mardi 18 mars 2014

Le coup de coeur du mardi (3)

Aujourd'hui, je ne vais pas vous parler d'une oeuvre en particulier et revenir sur mon domaine de prédilection, à savoir les romans de SFFF pour évoquer deux personnages qui méritent bien d'être en coup de coeur. 

J'ai souvent entendu dire que dans la SFFF, pour qu'un personnage féminin ait un rôle/ soit un personnage fort, il fallait soit qu'il s'agisse d'une brute - garçon manqué (attention, je ne critique pas, j'en ai une aussi ^^), soit que ce soit une magicienne avec pleins de pouvoirs, soit une femme qui utilise ses atouts féminins à tout va.  J'admet que c'est très souvent le cas. Mais pas toujours et ce sont de ces "exceptions" que je vais parler ce mardi.

Ces personnages, vous les connaissez surement, il s'agit de Sansa Stark dans le Trône de Fer de G. R. R. Martin et de Malta Vestrit dans les Aventuriers de la mer de Robin Hobb. Leur principaux points communs sont justement d'être des personnages que j'ai eu envie de frapper au début de l'histoire. Je ne voyais pas leur utilité, mis à part pour remplir le quota de trucs roses et gnangnan dans ces deux séries. Il faut dire que Malta et Sansa sont deux jeunes femmes assez frivoles, interessées par les garçons, bals et autres trucs du même genre. Autant dire que j'ai adoré les détester (surtout comparées au modèle de garçon manqué qu'elles avaient pas très loin, à savoir Althéa pour Malta et Arya pour Sansa).



Mais pourtant, ce qui est remarquable avec ces deux personnages, c'est leur évolution au cours de leurs aventures. A aucun moment elles ne deviennent des guerrières ou des magiciennes chevronnées. Et le pouvoir qu'elles acquièrent n'est pas lié au seul jeu sur leurs atouts féminins. Les épreuves qu'elles traversent les font mûrir, évoluer en femmes fortes... plus que réalistes. Elles découvrent la prudence, le danger, et l'initiative au travers du récit.

Finalement, avec du recul, ce sont peut être elles les personnages que je trouve les plus savoureux dans ces deux grands cycles. Elles sont la preuves qu'un personnage féminin dans la SFFF peut ne pas être potiche, se battre pour des idéaux sans pour autant avoir des pouvoirs ou se servir de ses atouts et rien que pour ça, elles méritaient bien un gros coup de coeur.

lundi 3 mars 2014

Le coup de coeur du mardi (2)

Déja une semaine depuis la dernière fois (mais comme j'ai pas mal été occupée, j'ai pas vu le temps passer..). Enfin bref... Cette semaine, je vous propose de parler d'un film d'animation sorti récemment alors prenez votre âme d'enfant parce que vous aller en avoir besoin :)
Disons que le film dont je vais vous parler, Minuscule de son nom, n'est pas un coup de cœur au sens strict du terme mais plutôt une très très belle surprise donc je trouve qu'il mérite sa place par ici.

Mais de quoi ça parle ?
Pour faire simple, Minuscule raconte les mésaventures d'une petite coccinelle qui s'est cachée dans une boite à sucre (abandonnée par des promeneurs) et que des fourmis noires embarquent. Malheureusement, ce butin est également convoité par d'autres insectes ^^ En gros, un bon vieux film reprenant les codes du récit initiatique.

Oui, ces paysages existent vraiment... (et en France en plus) C'est d'ailleurs l'une des forces du film
J'avoue que le syno est très simple et que quand j'ai vu le trailer avec des amis, on s'est dit que ça devait être un film bien barré (et que c'était bien pour ça qu'il fallait qu'on aille le voir, histoire de bien se marrer). Cela dit, la véritable surprise du film réside en plusieurs points:
Tout d'abord, c'est un film muet. Nos héros, insectes de leurs états, ne parlent pas comme cela se voit dans nombre de films d'animations du même genre. A mon sens, ça évite de tomber dans la facilité et le danger de trop humaniser les animaux (même si finalement, ça arrive quand même un peu). Cependant, la BO est si épique qu'elle suffirait presque à elle seule à rendre compte de la tension et des sentiments des personnages au cours de l'histoire.
Ensuite, le décors, issus des montagnes du Mercantour (si je ne me plante pas). D'après ce que j'ai lu, ceux-ci ont réellement été filmés avant d'être passés à la 3D pour les besoins du film. Honnêtement, l'immensité (du point de vue de nos insectes) donne à ces paysages des allures d'univers de fantasy (alors que tout est supposé se passer en France). 
Cette ambiance suffit à poser une certaine poésie pour l'histoire. Qu'importe que le scénario soit finalement très simple et aussi vieux que le monde. L'histoire nous est montrée avec délicatesse et poésie. Comment rester insensible à cette coccinelle qui se retrouve séparée des siens puis embarquée dans une aventure par des fourmis noires ? A travers des personnages simples, les réalisateurs n'oublient pas d'aborder des thèmes universels (et de tout âge) tels que l'amitié, l'entraide, la tolérance (surtout vu l'actualité...) ou encore le dépassement de soi. Evidemment, on est dans un film pour enfants donc il est important d'y parsemer ces éléments. Cela dit, en tant que jeune adulte, je ne suis pas restée insensible au rappel de ces valeurs.
Enfin, si vous êtes adulte ou que vous avez une culture cinématographique, vous ne pourrez pas manquer les références à films devenus plus ou moins cultes. La forteresse des fourmis noires n'est pas sans rappeler Minas Tirith, la maison de l'araignée est un clin d'oeil à Hitchcock etc... (y en a dont mes amis m'ont parlé mais j'avoue que n'étant pas très calée dans ce domaine, je ne les ai pas retenus). 

Tout ça pour dire que finalement, en sortant de la salle de ciné, j'étais agréablement surprise. 

A voir si :
- Vous aimez les grands espaces
- Vous avez une âme d'enfant
- Vous avez envie de passer un bon moment de détente (sans regarder un truc trop con)

A eviter si vous cherchez:
- Un film très sérieux qui parle de sujets graves
- Un film avec des héros humains 

Le petit plus: Ben c'est un film français. Je sais qu'on a facilement tendance à dénigrer les créations francophones mais c'est comme pour les romans de SFFF, il faut savoir trier et parfois, on tombe sur du bon :)
Comme dirait un de mes amis venu voir le film avec moi: "Minuscule, c'est le SDA, avec des insectes et en France... Et finalement, c'est pas si mal ^^"

samedi 1 mars 2014

[lectures] La voie de la colère, Antoine Rouaud

Titre: La voie de la colère (le livre et l'épée tome 1)
Auteur: Antoine Rouaud
Editeur: Bragelonne
Nombre de pages: 469



Quatrième de couverture:
Le général Dun-Cadal fut le plus grand héros de l'Empire, mais il n'est plus aujourd'hui que l'ombre de lui-même, une lamentable épave au fin fond d une taverne.
C'est là qu'une jeune historienne vient le trouver. Elle est à la recherche de l'Épée de l'Empereur, disparue dans le chaos des derniers jours de son règne, et que Dun-Cadal aurait cachée en un lieu secret.
Pour elle, le vieux guerrier va ressasser ses souvenirs de gloire et ses regrets amers, à commencer par sa rencontre avec ce garçon qui lui sauva la vie et fit sa fierté avant qu'ils ne basculent tous deux dans le drame et le tourbillon de l'Histoire.
C'est alors qu'un assassin sans visage se met à frapper au c ur de la République. Les fantômes du passé refont soudain surface, ravivant les anciennes ranc urs et la soif de vengeance d'un homme perdu sur la voie de la colère.

A lire si vous aimez:
- Les héros déchus
- Les univers complexes

A eviter si vous cherchez:
- Un monde manichéen
- Un récit léger cherchant à apporter la bonne humeur

L'avis de la critique:
Comme beaucoup d'abonnés à la page des éditions Bragelonne, j'avais entendu parler de la voie de la colère depuis un certain nombre de mois déjà (bien avant sa sortie d'ailleurs). Et j'avoue que j'étais impatiente de lire ce roman et à la fois réticente face à autant de publicité. Il faut dire que j'ai déjà été très déçue par des livres présentés par cet éditeur comme étant des perles (par ici, je n'ai parlé que du roman de Pierre Pevel dont j'avais été déçue, non pas parce que c'était mauvais mais parce que je trouvais qu'il ne méritait pas tout ce tapage. Mais il y a certains de ces livres que je n'ai même pas réussi à finir... Mais bon, mon avis est subjectif et n'engage que moi ;-) ). 
Cependant, après quelques avis positifs d'autres lecteurs, je me suis décidée à me procurer ce roman et à me faire mon propre avis dessus. 

Le roman alterne avec le récit (au présent) de Dun Cadal, général d'un empire disparu et ivrogne notoire depuis l'avènement de la république et son passé, qu'il raconte à Viola, une jeune historienne. Cependant, le premier point qui m'a surprise, c'est que l'auteur a réussi à rendre les deux parties aussi passionnantes les unes que les autres (contrairement à certains romans comme le Nom du Vent (que j'ai pourtant adoré), où je trouvais que les passages dans le présent n'apportaient pas grand chose...). A vrai dire, les récits du passé de Dun-Cadal viennent appuyer les événements de son présent, ils contribuent à aider le lecteur à mieux comprendre le monde dans lequel il se trouve (ou du moins la perception que notre personnage en a).
Le second point, c'est Grenouille. Grenouille, c'est l'apprenti de Dun-Cadal, à l'époque de l'empire. C'est celui dont la mort a plongé notre narrateur dans l'abîme dans laquelle il se trouve. Le personnage de Grenouille est stupéfiant, surprenant tout du long du roman. Parce qu'il ne faut pas s'y tromper: Grenouille est le héros de la voie de la colère. En effet, Dun-Cadal ne raconte pas sa vie à la manière d'un Kvothe qui part de l'enfance jusqu'à son apogée. Non, notre général déchu commence à peine avant sa rencontre avec ce garçon singulier de la région des Salines, qu'il finira par surnommer Grenouille. Et il s'arrête à sa mort. 

Enfin, j'ai énormément apprécié de voir l'évolution de l'univers, entre l'empire décrit par Dun-Cadal et la république dans laquelle l'histoire au présent se déroule. Parce que si certains protagonistes sont morts pendant la révolution (comme Grenouille) ou d'autres ne sont plus que des "loques" (comme Dun-Cadal), d'autres vivent encore et ont réussi à tirer leur épingle du jeu. On observe cet opportunisme à travers les yeux de notre général déchu qui ne comprend pas grand chose au jeu de la politique et on ne peut éprouver que de la peine envers cet homme que tout le monde prend en pitié parce qu'il n'est plus rien d'autre qu'un alcoolique inoffensif.

En bref, j'ai passé un excellent moment aux côtés de Dun-Cadal, Viola, Grenouille, Laerte et les autres. Si certaines révélations ne m'ont pas surprises (oui, je m'attendais à un certain retournement), l'évolution de bon nombre de personnages m'a scotchée. Les enjeux de l'histoire transparaissent peu à peu au cours du roman, comme un fil conducteur dont on ne perçoit la présence qu'au bout du premier tome et qui présagent du bon pour la suite :)
Bon j'aurais encore plein d'autres choses à ajouter mais je pense que je risque de spoiler donc je préfère m'arrêter ici ^^

Le petit plus:  Le choix du nom de Grenouille qui m'a vraiment bien fait sourire pour le coup